Naissances

On sait d’après les statistiques que si le taux de natalité, bien que médiocre, se porte assez bien en France en comparaison des autres pays d’Europe (environ 1.9 à 2 enfants par femme), ceci est en fait en grande partie dû au taux de natalité des extra-européens sur le territoire (et le métissage étant quant à lui quasiment négligeable car généralement inférieur à 4% à l’instar des USA).

Nombre d’enfants par femme

Un chiffre réaliste du nombre d’enfants par femme, différent entre les populations de souche européenne et celles de souche extra-européenne, nous est donné par Jacques Dupâquier, membre de l’Institut de France, dans Peut-on se satisfaire de la natalité en France et en Europe ? (L’Harmattan 2006) : ainsi le taux de fécondité des blancs (d’origine française ou européenne) serait d’à peine 1.7 (leur population ne se renouvelle pas car le taux est bien inférieur à 2.1 et diminue donc) tandis que celui des allogènes (origines africaines et turques en l’occurrence) serait d’environ 3.4, soit le double.

Un autre phénomène s’ajouterait encore au taux de fécondité par femme : l’écart entre chaque génération. Ce phénomène a un lourd impact à moyen et à long terme. Chez les femmes autochtones, l’écart moyen entre deux générations serait sensiblement plus important, car ayant leur premier enfant plus tard que chez les allochtones qui renouvelleraient ainsi les générations plus rapidement, ce qui permet, au delà du taux de fécondité, une plus forte augmentation de la population pour un laps de temps donné.

Les chiffrement des naissances par le dépistage de la Drépanocytose

La drépanocytose est une maladie génétique concernant presque exclusivement des populations d’Afrique noir, des Antilles, du Maghreb et d’Asie. Ainsi, en France, l’intégralité des naissances issues de deux parents (car la maladie est « récessive » à cause de la co-dominance dans l’expression des gène HbS et HbA) originaires d’une de ces régions est soumise à un dépistage. Il n’y a donc aucun dépistage chez les couples métis incluant un européen ni chez les couples européens. Les statistiques nous sont données parfois par l’INVS (Institut de Veille Sanitaire) mais surtout par l’AFDPHE (Association Française pour le Dépistage et la Prévention du Handicap chez l’Enfant) et permettent donc un chiffrement presque exact des naissances extra-européennes sur le territoire, dépassant de loin les autres estimations en terme de réalisme et de précision. Ainsi, certaines estimations qui parlaient de 25% de naissances d’origine extra-européennes sont en fait encore trop basses.

Ainsi, l’AFDPHE parle pour 2012 de 34.44% des naissances qui seraient concernées par un dépistage, soit environ 283.100 naissances sur 822000 (INSEE 2012) pour la métropole seule  (33.1% en 2011, 31.5% en 2010 et 25.6% en 2005, ce qui dénote une augmentation très rapide). Soit plus d’un tiers des naissances françaises. En Île de France il était de 65.95%, soit les deux tiers en 2012 (63.65% en 2012, 60% en 2010 et 54% en 2008, augmentation là aussi très rapide). A Mantes-la-Jolie, par exemple, le taux de naissances allogènes atteignait 95% en 2011, selon Michèle Tribalat, démographe, et 50% des naissances marseillaises seraient d’origine Afro-Maghrébine seule. Et si l’on tient compte de l’augmentation mesurée sur les années précédentes, les chiffres de 2013 doivent donc déjà dépasser 36% pour la France et 68% pour l’île de France… Impressionnant, non ?

En conclusion, les naissances actuelles parmi les immigrés extra-européens représentent donc plus du tiers des +820.000 naissances annuelles françaises, soit 295.000 à 305.000 par an (en prenant de 36 à 37%), en augmentation très rapide.

Sources :

Jacques Dupâquier, membre de l’Institut de France, dans Peut-on se satisfaire de la natalité en France et en Europe ? (L’Harmattan 2006)
Michèle Tribalat, démographe
Chiffres de la drépanocytose de 2011 AFDPHE, page 54 entre autres.
Chiffres de la drépanocytose de 2012 AFDPHE, page 62 entre autres.
tableau-evolution-drepano-france-2006-2012

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7 commentaires

  1. je suis d’origine « yougoslave », mon épouse est franco-brésilienne et nos enfants ont été testé pour cette maladie.
    ils portent tous des prénoms français, sont baptisés, parlent uniquement le français, et sont accessoirement blonds aux yeux clairs…

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  2. Bonjour,

    Les chiffres 2013 sont maintenant disponibles sur le site de l’AFDPHE

    Cliquer pour accéder à bilan_activite_2013_0.pdf

    En hausse par rapport à 2012 : +1,3 point au niveau national et +2 en Ile de France :

    « En métropole, 35,7 % des nouveau-nés sont ciblés, ce pourcentage varie de 7,33 % en Bretagne à 67.9 % en Ile de France, en fonction des différentes origines géographiques représentées dans la population. » (AFDPHE)

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    1. Et il faut préciser que ces chiffres ne concernent pas les couples mixtes ni les couples est-asiatiques (Viet-Nam, Cambodge, Laos Chine etc). Et selon l’Insee les nouveaux-nés d’un parent est-asiatiques sont 2 fois plus nombreux que les nouveaux-nés d’un parent Grec ou Italien.

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      1. Les critéres de dépistage en 2012 selon l’AFDHPE sont les suivants :

        « Origine géographique des populations concernées par la drépanocytose :

        Départements d’Outre-Mer, Antilles, Guyane, Réunion
        Tous les pays d’Afrique Noire, Cap Vert
        Amérique du Sud (Brésil), Noirs d’Amérique du Nord Inde
        Océan Indien, Madagascar, Ile Maurice, Comores
        Afrique du Nord, Algérie, Tunisie, Maroc
        Italie du Sud, Sicile, Grèce, Turquie
        Moyen-Orient, Liban, Syrie, Arabie Saoudite, Yémen, Oman

        Actuellement pour que le nouveau-né soit testé
        1- les deux parents doivent être originaires d’une région à risque
        2- un seul des deux si le deuxième n’est pas connu
        3- s’il existe des antécédents de syndrome drépanocytaire
        majeur dans la famille
        4- si un doute existe pour les critères 1, 2, 3. »

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  3. Vous oubliez les personnes originaire d’italie et de grèce dans votre liste, qui sont bien européens aux dernières nouvelles.
    Et le dépistage ne concerne pas uniquement les nouveaux nés dont les deux parents sont issus des régions à risque, ce qui fausse votre interprétation des chiffres….

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  4. Intéressant, mais j’ai deux questions :
    – comment Jacques Dupâquier a t’il fait pour calculer le taux de natalité des français d’origine française ou européenne ? comment arrive-t-il à 1,7 ?
    – comment se fait-il que cet écart ne se retrouve pas de manière flagrante sur une carte de France des taux de fécondité ? par ex : http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-de-donnees/irweb/sd2006/dd/pdf/sd2006_carte1.pdf Il y a d’autres cartes avec des résultats un peu divergents selon les années, mais globalement pas de corrélation évidente avec la carte de la population étrangère.
    Si l’on met de côté l’IledeFrance et les DomTom, ce n’est pas flagrant. Des régions à très fortes populations immigrées (Alsace, PACA, Corse, Lorraine…) derrière des départements peu connus pour accueillir beaucoup d’immigrés.

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    1. Bonjour,

      Mr Jacques Dupâquier détaille certainement sa méthode dans son ouvrage (Peut-on se satisfaire de la natalité en France et en Europe ? L’Harmattan 2006) et l’observatoire sera amené à détailler cette méthode.

      En attendant, je ne saurais expliquer précisément pourquoi le calcul de « l’indicateur conjoncturel de fécondité » ne semble pas être en corrélation parfaite avec tous les départements. Tout ce que je peux dire, c’est que les chiffres de J. Dupâquier me semblent très cohérents quant à eux par rapport aux autres paramètres connus (drépanocytose, population européenne, …). Il ne faut pas ignorer non plus que, sur les cartes de l’INSEE, les échelles du milieu sont étonnamment proches entre elles et changent donc facilement de couleur entre les différentes cartes et situations.

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