Belgique : première baisse de l’immigration en 20 ans

Ce mercredi, le Centre fédéral Migration a livré son rapport annuel. Un chiffre fort : en 2012, la Belgique n’a enregistré que 124.717 immigrations d’étrangers, soit 13.354 de moins qu’en 2011, ce qui représente une baisse de 10 %. Il s’agit de la première baisse avérée de l’immigration internationale au cours des deux dernières décennies.

« Cette diminution s’observe au niveau des immigrations de citoyens originaires de pays tiers (hors UE) », précise Patrick Charlier, directeur adjoint du Centre. A noter que les immigrations en provenance des pays européens ne cessent d’augmenter et représentent 63 % du total des migrants. On remarque notamment une progression sans précédent des immigrations en provenance des nouveaux Etats-membres, leur part a plus que triplé entre 2003 et 2012 (de 7 à 24 %).

Plusieurs éléments expliquent cette tendance générale à la baisse : la diminution des chiffres sur le regroupement familial (-30 % de 2011 à 2012, et -5 % de 2012 à 2013), du nombre de reconnaissances du statut de réfugié et du nombre de régularisations… […]

« Les autorités ont pris, dans le cadre de la crise économique, des mesures affectant des catégories spécifiques d’étrangers : des citoyens européens, des personnes régularisées sur base de leur travail, des personnes qui ont introduit un recours contre une décision de refus ou de retrait de droit de séjour, Patrick Charlier, directeur adjoint du Centre. Ces mesures restreignent l’accès à différents services sociaux et menacent – au moins indirectement – leur droit de mener une vie conforme à la dignité humaine. Nous pensons aussi ici à des initiatives locales, comme la contribution de 250 euros que la ville d’Anvers et d’autres communes souhaitaient prélever lors de l’inscription d’un étranger dans les registres communaux. »

Epinglons un autre exemple : depuis la dernière législature, des garanties doivent être données pour permettre aux citoyens ou aux résidents belges de recevoir la visite – même de courte durée – de leurs parents établis hors de l’Union européenne. Un frein à l’entretien de relations familiales normales.

LeSoir.be